Place de la Bastille et rue Daval
L’entrée quelconque, place de la Bastille et celle, plus pittoresque, rue Daval
La cour Damoye est une voie privée, percée entre la place de la Bastille et la rue Daval. Elle est entourée d’immeubles de deux ou trois étages, dont le rez-de-chaussée est constitué d’anciens ateliers. Du côté de la place de la Bastille, le passage de l’entrée est toutefois percé sous un immeuble plus élevé.
Le petit pavillon
Un petit pavillon borde en revanche la porte d’entrée de la rue Daval. La cour Damoye, fermée par des grilles en ferronnerie, est librement accessible pendant la journée.
Eugène Atget (1857-1927), tirage argentique imprimé en 1977 par Pierre Gassmann (1913-2004)
Cours d’Amoy, 12, Place de la Bastille (No. 1631), vers 1900, photographie, 18,3 x 24,2 cm, marché de l’art en 2016
C’est en 1778 qu’un certain Antoine Pierre Damoye fit l’acquisition d’un terrain jusque-là laissé à l’usage des arquebusiers de Paris. Profitant du percement de la rue Daval en 1780, le quincaillier parisien lotit ce terrain de petits immeubles industriels qu’il loua, à partir de 1790, à des ferrailleurs, chiffonniers et autres artisans, parmi lesquels de nombreux auvergnats venus s’installer dans la capitale, regroupés autour de la rue de Lappe.
Dans son roman Les Enfers de Paris, feuilletonné à partir de 1868, Xavier de Montépin parle en effet de la cour Damoy comme d’ « une sorte de vaste entrepôt consacré d’une façon à peu près exclusive à l’industrie des ferrailleurs et des démolisseurs de voitures », qui étaient « généralement Auvergnats ».
La cour Damoye, vers la place de la Bastille, en 2014
Cette ancienne rue composée d’ateliers d’artisans du faubourg Saint-Antoine évolua jusqu’en 1890. Désormais rue privative, elle a fort heureusement échappé aux promoteurs peu scrupuleux : remise en état et inaugurée en 1999, elle abrite aujourd’hui bureaux et galeries d’art.
Les façades des anciens ateliers ont conservé leur caractère, avec portes, baies vitrées et poutres structurantes en bois.
La cour Damoye, vers la rue Daval, en 2021
La cour Damoye est soigneusement pavée et longée d’étroits trottoirs à bordure, sur lesquels des pots et de grands vases ont été disposés pour végétaliser les abords des immeubles.
Vue de la cour Damoye, tournée vers la place de la Bastille, au mois de juin 2021
Des glycines, plantées dans de petits parterres pratiqués au pied des immeubles, grimpent et parcourent les façades au niveau du premier étage.
La statue de la Vierge
La placette aménagée à l’endroit le plus large de la cour Damoye dissimule deux curiosités : une petite fontaine murale et une statue de la Vierge, logée dans une niche creusée dans l’épaisseur du mur et pratiquement masquée par les branchages d’une glycine.