Rue Amelot
Eugène Atget (1857-1927)
Porte. Hôtel de l’abbé Dumoncais, vers 1900, tirage argentique sur papier albuminé, 21,6 x 17,9 cm, Paris, musée Carnavalet
A partir de 1777, le chevalier de Crussol, administrateur du Grand Prieuré de France, fit assécher les marais du Temple et lotir quatre rues pour y faire construire des immeubles de rapport pour le compte du duc d’Angoulême, Grand Prieur de France et fils du comte d’Artois, futur Charles X. L’architecte du Grand Prieuré, François-Victor Pérard de Montreuil, mena les travaux de ce nouveau lotissement désigné comme la « ville neuve d’Angoulême » en allusion au duc d’Angoulême.
L’hôtel particulier de l’abbé Dumoncais, situé à l’angle des rues Jean-Pierre-Timbaud et Amelot, que Jacques Hillairet attribue à l’architecte Aubert (Connaissance du vieux Paris, Paris, Payot, 2017, p. 299), date du lotissement de la « ville neuve d’Angoulême ». Il possède un portail incurvé, qui donne accès à une étonnante cour en forme de cercle parfait.
Le tympan du portail
Au-dessus du portail, le tympan représente une Minerve casquée, assise de profil entre deux putti : l’un, appuyé sur une tête sculptée, tend une branche d’olivier ; l’autre pose la main sur un bouclier portant le visage grimaçant de la Discorde, que Minerve maintient debout. Le répertoire décoratif (en particulier le réseau de refends) et le style du bas-relief ne sont pas sans rappeler les hôtels d’Halwyll (1766) ou d’Uzès (1768) de l’architecte Claude-Nicolas Ledoux.