Boulevard Voltaire
La façade principale
L’histoire de la paroisse Saint-Ambroise débute bien avant la construction de l’église actuelle dans la seconde moitié du XIXe siècle. Une chapelle, dédiée à « Notre-Dame-de-Protection », se dressait en effet à l’emplacement du square Saint-Ambroise. Elle avait été bâtie par les religieuses du couvent des Annonciades, installées rue Popincourt depuis 1636.
Rattachée à la paroisse Sainte-Marguerite après la fermeture de l’établissement religieux en 1782, puis érigée en paroisse en 1791, la première église « Saint-Ambroise », confisquée comme « bien national », était redevenue un lieu de culte en 1802. Elle fut même restaurée et agrandie en 1811 par l’architecte Etienne-Hippolyte Godde (1781-1869).
Sa destruction est liée aux transformations que le baron Haussmann engagea dans les quartiers de l’Est parisien et à la nécessité de construire un vaste lieu de culte capable d’accueillir un grand nombre de paroissiens. L’église primitive fut maintenue jusqu’à l’achèvement des travaux de la nouvelle église, dont on déclara la construction d’utilité publique en 1863. Elle fut détruite en 1868, quelques années après le percement du boulevard du Prince-Eugène (actuel boulevard Voltaire).
Le projet de l’église Saint-Ambroise revint à l’architecte Théodore Ballu (1817-1885), qui venait de débuter la construction de la Trinité, dans le IXe arrondissement, au nord des nouveaux quartiers de la Chaussée d’Antin.
Le porche de l’église
Un grand porche devance la façade principale de l’église Saint-Ambroise, qui comprend un pignon, flanqué de deux tours. Le porche repose sur trois arcades voûtées en plein cintre, dont les voussures retombent sur des colonnettes engagées à chapiteau de feuillage. Des médaillons sculptés sont disposés au-dessus de ces grandes ouvertures, sur la portion de mur laissée à nu : ils représentent les objets liturgiques employés lors de la communion (calice, ciboire), lors de la prière (encensoir) et un chapeau de cardinal.
Le rez-de-chaussée est couronné d’une galerie de pierre portée par des colonnettes à chapiteau historié. Les deux arcades aveugles formant l’angle de la galerie se terminent par de petits pinacles. Le centre de la façade est dominé par le mur- pignon de la nef et sa grande rosace. La base du pignon est parcouru d’un balcon en pierre, qui devance trois baies accostées. Deux clochetons se dressent au pied de chaque rampant.
Les tours-clochers s’élèvent à chaque extrémité de la façade. Elles sont renforcées aux angles par des contreforts et simplement décorées : le registre inférieur est percé de deux baies géminées ; l’étage reprend la même disposition, à laquelle s’ajoute le cadran d’une grande horloge. Chaque tour reçoit les premiers arcs-boutants contrebutant le mur de la nef qui, de ce côté, sont surmontés d’une galerie à jour. De grandes baies à abat-sons percent le troisième registre, qui supporte une grande flèche, flanquée de quatre clochetons.
Le prophète Daniel
Les figures des prophètes Isaïe, Ezechiel, Jérémie et Daniel encadrent l’axe de la façade : chaque prophète, protégé par un dais architecturé, se tient debout sur un petit entablement, porté par un chapiteau de feuillage.
Allégorie de l’Eloquence
Le porche donne accès à trois grandes portes rectangulaires. Ces portes sont inscrites dans un arc en plein cintre, qui correspondent aux arcades en façade. Elles sont surmontées d’un tympan orné de peintures sur lave émaillée, exécutées en 1866 par Giuseppe Devers (1823-1882), d’après les cartons de Charles Soulacroix (1825-1899). Ces décorations polychromes montrent Saint Ambroise entre L’Eloquence et La Théologie.
La nef
L’église Saint-Ambroise adopte un plan longitudinal, en forme de croix latine, comprenant la nef, les bas-côtés, le transept et le chœur. La nef est précédée d’un vestibule ou narthex, où se loge la tribune de l’orgue. Sa longueur est soulignée par un cheminement central constitué de petits tessons de mosaïque.
La nef est coiffée d’une voûte sur croisée d’ogives, renforcée d’arcs doubleaux qui tracent de grands demi-cercles à intervalles réguliers.
L’élévation de la nef
L’élévation de la nef comprend trois niveaux : les grandes arcades voûtées en plein cintre, la galerie du triforium et les fenêtres hautes. Les grandes arcades retombent sur le tailloir de lourdes colonnes à chapiteau de feuillage. Les doubleaux et les arêtes de la voûte s’appuient sur des colonnettes qui prennent naissance à la base des arcades.
La chapelle Saint-Eloi
Le vestibule de l’église est prolongé à gauche et à droite par deux chapelles quadrangulaires, correspondant à la base des tours : la chapelle des Fonts baptismaux et celle du Calvaire.
Des chapelles à pans coupés, dédiées à saint Eloi et à saint Denis, sont également aménagées dans les bas-côtés, au niveau de la troisième travée.
Ces petites chapelles sont voûtées d’ogives et éclairées par trois baies cintrées. Les baies sont décorées de simples verrières, à l’exception de la fenêtre axiale, qui représente la figure du saint consacré. C’est au peintre Charles-Raphaël Maréchal (1825-1888) que l’on confia, entre 1866 et 1869, le programme décoratif de tous les vitraux de l’église.
La chapelle Saint-Augustin
Des chapelles sont aménagées dans les bras du transept : la chapelle Saint-Augustin et la chapelle Saint-Ambroise. Pour le décor des parois latérales de ces deux chapelles, Jules-Eugène Lenepveu (1819-1898) composa quatre panneaux à l’huile. Pour l’autel de la chapelle Saint-Augustin, il réalisa Saint Augustin réconciliant les Catholiques et les Donatistes et, pour la paroi opposée, Saint Augustin faisant cesser l’usage de se battre entre parents pour s’entraîner à la guerre pour la paroi opposée.
Pour l’autel de la chapelle Saint-Ambroise, il composa Saint Ambroise interdisant l’entrée de l’église de Milan à l’empereur Théodose, coupable du meurtre des habitants de Thessalonique et, pour la paroi opposée, Saint Ambroise livrant les vases sacrés de son église pour sauver des prisonniers.
La face principale du transept est, au rez-de-chaussée, éclairée par deux grandes baies, dont les vitraux montrent des saints. Au-dessus d’une série de petites baies disposées à la hauteur du triforium, les deux parois sont percées d’une rosace : l’une, dans la chapelle Saint-Augustin, représente le Père Eternel entouré d’anges; l’autre, Jésus-Christ dans sa gloire, environné des mêmes figures d’anges.
Le déambulatoire, côté nord
Le déambulatoire contourne le chœur et communique avec la sacristie des Mariages et celle des Messes. De grandes arcades aveugles correspondant aux travées du chœur enserrent des oculi polylobés et de plus petites arcades dont les tympans contiennent des médaillons à l’effigie des douze apôtres. Deux peintres-décorateurs s’employèrent à peindre ces demi-lunes à la fin du XIXe siècle : Alphonse Jacquier (1849-1898) et Auguste-François Perrodin (1834-1887).
La chapelle Sainte-Geneviève
Le déambulatoire dessert les chapelles absidiales situées derrière le chœur. La chapelle Saint-Joseph se situe dans l’axe du déambulatoire nord et la chapelle Sainte-Geneviève, dans l’axe du déambulatoire sud. Elle sont éclairées par quatre fenêtres ornées de médaillons historiés.
Le médaillon d’une fenêtre de la chapelle Saint-Joseph
Le médaillon d’une fenêtre de la chapelle Saint-Joseph illustre la Sainte-Famille dans une scène pittoresque, où Jésus adolescent apprend le métier de charpentier en apportant son aide à Joseph, occupé à scier une longue poutre.
La chapelle de la Vierge
La chapelle de la Vierge, située dans l’axe de la nef et du chœur, est plus large et plus haute. Elle éclairée par trois rangées de fenêtres superposées. Les fenêtres du registre inférieur sont ornées de médaillons historiés semblables à ce que l’on peut voir dans les chapelles voisines. Les fenêtres du registre supérieur sont fermées de vitraux à l’effigie de Jésus, saint Pierre, saint Paul et les quatre évangélistes.
Le groupe de la Vierge à l’Enfant a été sculpté en 1866 par Eugène-André Oudiné (1810-1887).
les travées de la chapelle Saint-Eloi, rue Saint-Ambroise
Les façades latérales de l’église Saint-Ambroise, rigoureusement identiques, laissent apparaître les travées en saillie des chapelles Saint-Eloi et Saint-Denis. Une corniche à bandeau d’imbrications, appuyée sur des modillons, file au sommet des bas-côtés.
La sacristie des Mariages et la chapelle Sainte-Geneviève, rue Lacharrière
Le mur de la nef s’élève en retrait jusqu’au transept, dont les faces orientales sont adossées aux sacristies. Le mur en demi-cercle des chapelles Saint-Joseph et Sainte-Geneviève flanquent le grand chevet du chœur et de la chapelle de la Vierge.